Charny (Seine-et-Marne), "La Guigne-Haie", "Ancien Bois de la Trace" : TGV Est Européen - Évaluation du lot 12 : Section Charny - Lizy-sur-Ourcq (77) : [rapport d'évaluation]

La couv. porte en plus : "Évaluation n° 65/66 - campagne 2002"Les vestiges mis en évidence lors de l'évaluation 65/66 aux lieux-dits "La Guigne Haie" et "Ancien Bois de la Trace" à Charny, illustrent et confirment la présence d'un site antique détecté par les prospections de la JPGF. Il s'agit fondamentalement d'une occupation de l'Antiquité matérialisé par un ensemble d'enclos fossoyés. L'enclos principal présente un système de fossés double dans la tradition des établissements ruraux antiques. Il s'agit probablement d'un enclos, avec une entrée au sud munie d'un dispositif de passage. Malheureusement, l'exigu\"ité de la surface reconnue n'a pas permis d'identifier des bâtiments à l'intérieur de l'espace délimité, tout au plus une fosse, pouvant témoigner d'un cellier. Si l'on se fie au mobilier le plus ancien découvert dans les comblements des fossés formant l'enclos, l'installation doit remonter au Ier siècle ap. J.-C. Le siècle suivant est peu documenté, mais c'est surtout la présence de la céramique du IIIe siècle qui montre que l'établissement a fonctionné jusqu'alors. Les fossés sont alors comblés, de même que les fosses interprétées comme des possibles celliers ou petites caves. Un système de clôture obstrue ou régule les anciennes ouvertures. L'étroitesse et les limites liées à cet exercice d'évaluation ne permettent pas d'interpréter précisément la nature des rares indices structurels et des mobiliers rencontrées. Une charnière en os, en rejet, atteste d'une activité domestique, activité confirmée par la variété des céramiques recueillies. L'évaluation a permis en outre d'identifier deux chemins grâce aux bandes de roulage signalées par de multiples ornières. Tous deux correspondent à des axes ou à des formes que l'on reconna\ⁱt dans les plans cadastraux, notamment dans les minutes du cadastre de 1809-1810. L'une des bandes est observée à l'emplacement d'une voie, par la suite rectifiée ; l'autre dans l'alignement d'une limite parcellaire. La première de ces voies offre, dans les remplissages de son fossé bordier, un possible élément de datation avec un lot de céramique attribué au Ier siècle de notre ère. Élément qu'il serait opportun de corroborer avec des explorations complémentaires sur le tracé de cette voie pour écarter une éventuelle co\"incidence avec un recoupement accidentel d'une structure antique. Cela illustrerait le tracé d'une ancienne voie jusqu'alors non identifiée qui serait contemporaine de l'installation des enclos fossoyés de l'époque romaine. Le deuxième chemin longe une limite parcellaire figurant au cadastre napoléonien sans qu'il soit représenté comme une voie. Il peut s'agir d"une ancienne circulation, prenant naissance dans un creusement mais qu'un usage fréquent a fait déborder sur les rives. Le très rare mobilier illustre d'une utilisation entre le Moyen âge classique (céramique glaçurée) et la période Moderne (porcelaine). Là encore, les limites méthodologiques et topographiques de l'évaluation ainsi que la rareté du mobilier ne facilitent pas une meilleure appréciation de ces vestiges